pour toi, maman.
Quand j'ai eu ma première fille, j'étais aux anges, émue comme tout et bien décidée à être la meilleure mère qu'on puisse avoir, à faire passer Dolto/Antier/Pernoud pour des rigolotes amatrices. Parmi mes résolutions de la période dite Avant l'Enfant (j'en entends qui rigolent) figurait au top ten : garder TOUT ce qu'elle m'offrirait de tout son coeur et de tout son amour. Très vite (mais alors très très vite...) je me suis retrouvée (vous connaissez toutes...hein ?) avec des dessins (parfois juste un trait sur une feuille) de quoi ouvrir une galerie plus grande que le musée du Louvres, des fleurs et souvent de celles qui sentent le caca et qui, à mon grand malheur, poussent bien mieux que cette saleté d'orchidée offerte par belle maman et que j'essaie de maintenir en vie, des cailloux, des vulgaires cailloux dont on se demandait ce qu'elle pouvait leur trouver (je la soupçonnais même de faire exprès de ramasser des graviers pour me dire "regarde, môman, tous les bô cailloux !" ...c'est que c'est vicieux, les mioches...) et tout un tas d'autres machins-trucs-bidulles pour ou moins douteux...Et puis vint le jour terrrrrrible où j'ai du admettre que la période Après l'Enfant existait bel et bien comme me le ricanaient certaines copines déjà mamans et que je soupçonnais de vouloir casser mon délire de future maman. J'ai soulevé le couvercle de la poubelle. Avec mauvaise conscience. En tout cas au début...
Donc, ces superbes feuilles mortes et limite en décomposition que ma princesse numéro 2 me tend avec son plus joli sourire au moment de la photo en me disant "Pour toi, maman..." ont eu exactement le même destin que le pissenlit (la vache, qu'est ce que ça peut puer ces trucs) offert quelques instants plus tôt par ma quéquette...devinez.
Scrapement votre.